Depuis près de vingt-cinq ans, l’artiste sétois ne se trahit pas et montre celui qu’il cherche à être : un rappeur aguerri, fidèle à lui-même, qui dialogue avec son public en toute sincérité. Ce dialogue, il le tisse sur les réseaux sociaux, mais aussi sur scène, son terrain de jeu favori depuis ses débuts, sans jamais oublier de rendre hommage à ce qui l’a construit : la culture hip-hop. Pour ce fan de Dragon Ball, l’entraînement et la persévérance sont des valeurs primordiales, et c’est en 2015, avec le succès de l’album Dragon Rash, que Rachid Daïf devient un Super Saiyan. Acclamé par le public, le rappeur n’en perd pas pour autant sa boussole et reste fidèle à ses origines. Lui qui clame sur Poignée de punchlines v2, « Tu manges bien donc c’est cool quand tu en donnes un peu » s’applique son propre conseil, et crée en 2016 à Sète le Demi-Festival, où les grands noms du rap qu’il admire se succèdent depuis, de Youssoupha à Kery James. Après s’être ouvert à des sonorités électroniques et développer son utilisation des musiques orientales, Demi-Portion retourne vers le boom-bap, La Bonne Ecole du hip-hop. Ceux qui suivent « Demi P » savent que sa trajectoire n’est que la suite logique d’un artiste qui garde toujours un œil sur ses racines, et l’autre sur son public. « Garder mon identité, désolé ça s’refuse pas. »